Aisthesis (2017)

C’est avant tout une composition sur la sensation. Respirant de concert, parfois les yeux fermés, les deux danseurs font corps commun mais ne partagent ni contact physique ni contact visuel. Dans l’espace feutré de la boîte noire où se réverbèrent le silence, les sons de guitare et les compositions électroniques organiques, notre faculté de ressentir leurs mouvements est amplifiée. Nous nous émancipons de toute rationalité pour nous abandonner à la sensation pure. À l’origine de cette recherche philosophique et chorégraphique, il y a les écrits du théoricien français de la danse Michel Bernard et son concept de « kinesphère fictive », aura poétique et énergétique entourant les danseurs. La chorégraphie nous invite à entrer dans un mode de réception sensible et intime que le philosophe qualifie de « chiasmatique ». C’est une danse à écouter, à sentir, à imaginer, à effleurer, et à respirer…
Aisthesis (2015)

L’essai chorégraphique Aisthesis, réalisé dans le cadre du programme de la maîtrise en danse au Département de danse de l’UQAM, correspond au volet pratique du mémoire de création de Josiane Fortin. Dans ce processus, Josiane Fortin a cherché à développer un essai chorégraphique à partir de trois concepts : le chiasme, la sensation et l’imaginaire, des concepts issus de la « théorie fictionnaire de la sensation ». Cette théorie est proposée par le philosophe français Michel Bernard au sein de son ouvrage De la création chorégraphique (2001). Deux interprètes, Myriam Tremblay-Quévillon et Antoine Turmine, ainsi qu’une conseillère artistique, Emmanuelle Bourassa-Beaudoin, ont accompagné la chorégraphe dans le processus de création. Ensemble, ils ont cherché à laisser place à la sensibilité de deux êtres dansants, à laisser émerger une expérience sensible, par le biais d’une écoute des sensations, d’une attention des sens et d’un imaginaire éveillé. Dans Aisthesis, deux solitudes, deux intériorités, se rencontrent dans un échange sensible en partageant un même espace-temps sans aucun regard direct.
Khi (χ) (2015)

Khi (χ) est une chorégraphie contemporaine qui invite à découvrir l’intériorité et l’extériorité de deux danseurs à travers une démarche sensible et sensorielle. Les interprètes s’inspirent des textures d’objets divers ainsi que de l’environnement urbain et investissent corporellement ces textures variées de façon qualitative et sonore, pour qu’émergent des pulsions et des états. La chorégraphie Khi (χ), nommée d’après la lettre grecque « χ : khi », est un dialogue corporel qui se tisse dans l’entrecroisement (χ) et dans l’interconnexion des mondes sensibles et imaginaires des danseurs.
Corps-peau-ration (2013)

Corps-peau-ration est une création chorégraphique contemporaine qui traite des empreintes que laisse la consommation sur le corps. Le corps est modelé, façonné. Il se déguise, se transforme en virtuose, puis se cache, laissant émaner des traces et des résonances. Ce qu’on consomme et ce qui se consume du corps est mis en scène à travers une gestuelle physique, acrobatique, mais aussi sensible et douce, dansée par deux interprètes.
7 pupilles de feu (2012)

7 pupilles de feu est une chorégraphie contemporaine qui allie sept tableaux dansés présentant différents regards sur l’être humain et ses secrets, ses vices, ses instincts et son besoin de liberté. Trois interprètes se partagent la scène pendant près d’une heure dans un dialogue corporel engageant. Abordant le thème de la communauté, la chorégraphie dresse un portrait brut de l’homme en société à travers une discussion spatiale tout en mouvement. Les corps des danseuses, tour à tour sensibles, obsessifs, pulsionnels, lyriques et acrobatiques, sont d’abord confrontés à eux-mêmes, puis aux autres. La danse est accompagnée d’une trame littéraire poétique qui traite d’enjeux sociaux. 7 pupilles de feu; une pièce chaude, critique et très physique en 7 regards.
Des os qui craquent (2011)

Des os qui craquent est une chorégraphie qui vise à rendre hommage au courage des femmes victimes de viol. Une gestuelle inspirée d’un lourd vécu est dévoilée afin de mettre au grand jour ceux qui se cachent dans la nuit. Des mouvements qui naviguent entre douleur et libération sont mis en scène pour lever le voile sur ce qui est trop souvent tu. Hommage à des femmes d’un courage exceptionnel, qui survivent et surmontent une quasi-mort corporelle et psychologique.
Corps ordinatosaure (2011)
Corps ordinatosaure est une chorégraphie métaphorique qui met en scène une rencontre physique entre l’être humain et les technologies. Sur scène, un circuit tracé au sol grâce à un fil électrique connecté à une guitare amplifiée crée un espace fermé de forme angulaire. Trois interprètes suivent le trajet défini par le fil, alors qu’une autre danseuse située à l’intérieur du circuit se confronte à ce mur technologique en mouvement.
X-Peau (2011)
Véritable célébration du tatouage, l’événement multi-disciplinaire X-PEAU met en vedette des clients tatoués de chez Légend’art, galerie d’art et centre de tatouage. La symbolique des tatous est mise en mouvement dans une danse très personnelle, une chorégraphie qui met en lumière l’art du dessin sur la peau. Accompagnée de peinture en direct et de projections vidéo, ainsi que d’une exposition de peinture sur des ‘peaux’ tannées, cette pièce veut souligner l’aspect artistique du tatouage.
Les voix de l’ombre (2010)
Développée autour de la sensibilité du geste, la pièce Les voix de l’ombre met en lumière plusieurs secrets et non-dits que les êtres refoulent en eux. À travers un dialogue des corps dans l’espace, la pulsion devient source d’expression ainsi que spasmes et répétitions. Une œuvre où la parole est donnée aux petites voix qui restent dans l’ombre, empreintes cachées qui ne demandent qu’à s’exprimer.
Drôle d’espèce! (2008)
Drôle d’espèce! est une œuvre chorégraphique qui allie humour et réflexion critique. Touchant tour à tour au côté animal de l’être humain, à l’aspect routinier de son existence, à l’artiste qui sommeille en lui, Drôle d’espèce! est une création qui parodie le style de vie et les valeurs de l’homme moderne.